1972

Imaginez le bureau de construction du Technicum de la Chaux-de-Fonds, durant la pause. Un camarade dont la mère est infirmière dans une clinique de la ville nous raconte qu’un enfant de 11 ans, tétraplégique des suites d’un accident, est dans l’incapacité d’appeler une infirmière par ses propres moyens. L’isolement dans lequel Pascal – sujet à une septicémie – est confiné complique la situation. Devant le problème posé, il vient l’idée à Jean-Claude Gabus de réaliser un appareil en mesure de capter les mouvements de la langue pour les transformer en commandes électriques. L’un de ses professeurs, Francis Schwab, lui donne les clefs de son laboratoire afin qu’il puisse réaliser le circuit imprimé du futur appareil. C’est dans sa cave qu’il réalise ce contrôle de l’environnement baptisé «LINGUADUC» (conduire par la langue…).

L’enfant peut ainsi appeler l’infirmière, allumer ou éteindre une lampe, faire fonctionner un train électrique ou sa radio. Le Dr René Gerber, chirurgien opérant dans le même établissement où se trouve l’enfant, envoie alors un courrier à Jean-Claude Gabus. Le Dr Alain Rossier, alors médecin-chef de l’hôpital Beau-Séjour de Genève (centre de rééducation), lui confirme lui aussi l’intérêt d’un tel dispositif. Mais il est alors confronté à un petit dilemme! Dans sa famille tous sont horlogers depuis cinq générations. Son père dirige l’entreprise familiale, une usine qui fabrique des boîtes de montres principalement en or et en acier. Faut-il envisager de reprendre le flambeau? Son père l’encourage alors à choisir sa propre voie en le «déchargeant» de cette tradition familiale. Il lui propose son aide. Sous ses conseils, il commence à valoriser le fruit de ce travail et le présente même au Salon International des Inventions de Bruxelles. Le «LINGUADUC» est honoré par un premier prix avec félicitations du Jury (il ne reçois pas, par contre, la médaille d’or qui va avec le diplôme: il faut l’acheter à grands frais…). Ce salon se tient au même moment que la session de diplôme de ses études de technicien constructeur en mécanique. Alors que nous disposons de 7 semaines pour la réalisation de ce projet, il dépose son travail au bout de trois semaines. Il obtient une note juste suffisante avec ce commentaire de l’expert: «…ne construira certainement jamais de machine dans sa vie…». Le directeur du Technicum, Pierre Steinmann, ne s’y trompe pourtant pas: il compense vite ce commentaire pessimiste par de vigoureux encouragements à continuer dans la voie ouverte.

Il s’agit alors de trouver un partenaire technique et commercial pour envisager le lancement du produit. C’est finalement à Berne que le projet démarre. Jean-Claude Gabus commence le 15 septembre 1972: SIGNALE UND AUTOMATIK AG s’occupera de l’aspect technique, CARBA, spécialisé dans la fabrication de gaz industriels et médicaux, de la diffusion.

Après quelques mois, une version professionnelle du «LINGUADUC» est disponible.

Suite à un article de presse décrivant le «LINGUADUC», Jean-Claude Gabus reçoit le téléphone de la mère d’une fillette de 5 ans souffrant d’infirmité motrice cérébrale (IMC). Sur la base de cette conversation téléphonique, ils pensent l’un et l’autre que l’appareil pourrait être utilisé par l’enfant. Il se rend à son domicile à Genève et constate d’emblée que l’incoordination qui caractérise les mouvements de Myriam rend impossible l’utilisation de son appareil. Première et déterminante leçon d’humilité: la technique ne peut pas tout résoudre…

N’ayant jamais eu l’occasion de travailler avec des personnes IMC, il propose alors à la maman de Myriam de l’emmener vivre quelques jours chez moi à Berne, ce qu’elle accepte. Il découvre alors mieux les conséquences entraînées par ce handicap. Il est fasciné par l’absence de communication orale qui caractérise les IMC sévèrement atteints. Il s’ensuit une autre rencontre prépondérante, celle de Jacqueline Baillod, enseignante spécialisée à la tête d’une classe d’enfants IMC sévèrement handicapés, à la Chaux-de-Fonds.

C’est là que débute vraiment son activité spécialisée dans l’amélioration de la communication des personnes sans langage oral. Jean-Claude Gabus commence par chercher une machine à écrire adaptée et entre en contact avec l’entreprise anglaise POSSUM. Son directeur, Reginal Meiling, a développé des machines, notamment à écrire, pour les personnes souffrant de la thalidomide. C’est à hôpital de Stoke Maindevil que Reginal a effectué ses premiers travaux.

CARBA, qui entre-temps est devenu son employeur, importe les machines POSSUM. Mais elles ne fonctionnent pas bien avec les IMC, bien qu’elles soient remarquablement adaptées aux besoins des patients atteints de thalidomide (graves déformations congénitales consécutives à l’utilisation d’un médicament de l’époque). Ces derniers disposent de peu de petits mouvements mais qui sont parfaitement sous le contrôle de la volonté. Par ailleurs, ces patients parlent normalement et ne souffrent pas de retard sur le plan de l’acquisition des connaissances. Pour les IMC, c’est l’inverse. Les mouvements qu’ils font sont incoordonnés et les plus sévèrement atteints sont incapables de communiquer verbalement. Parmi les conséquences de ce handicap, on constate aussi chez ces enfants un retard sur le plan scolaire.

Dans cette situation, les machines POSSUM n’apportent pas de réponse adéquate: l’incoordination des mouvements génère trop de fausses commandes; la machine ne répond pas à la volonté de l’opérateur! Sans doute faut-il tout l’amour et l’intelligence de personnes comme Jacqueline Baillod pour comprendre que l’intelligence de ces enfants est prisonnière de leur corps. Il apparaît alors également que si leur niveau de connaissances est certes en retard, postuler que leur potentiel de développement est suffisant, voire intact, n’est pas utopique.

1973

CARBA accepte que nous entreprenions, en complément du «LINGUADUC», le développement d’une gamme de produits spécialisés dans l’aide à la communication. En collaboration avec le Centre IMC de la Chaux-de-Fonds, Jacqueline Baillod et Eric Mühlemann de l’entreprise ISMECA, nous élaborons une première génération d’appareils de communication.

C’est dès ce moment que Jean-Claude Gabus se rend compte que sa force réside avant tout dans la conception de nouveaux appareils et non dans la réalisation technique de ceux-ci. Il est en quelque sorte «l’architecte» des projets qui vont suivre. Il essaye d’analyser les besoins de personnes handicapées et de leur entourage afin d’en déduire, le cas échéant, une possible réponse technique à ces besoins. Il doit collaborer avec des ingénieurs qui disposent des compétences techniques nécessaires, variant au gré des projets.

La première partie de ce travail porte sur l’interface entre l’homme handicapé et la machine (ce que nous appelons les «détecteurs»). C’est à cette époque que sont imaginés et mis au point des capteurs spéciaux (pour détecter la pression, la position, le mouvement ou encore le son de la voix) et divers filtres destinés à éliminer les erreurs dues aux spasmes qui peuvent se produire avant ou après la commande volontaire du mouvement.

La deuxième partie du travail concerne les «effecteurs» soit les éléments qui, commandés par les détecteurs, produisent du sens: afin de communiquer par l’écrit, par la désignation de pictogrammes, de calculer, de commander l’environnement (comme le «LINGUADUC», mais en offrant plus de possibilités et avec un seul détecteur et non cinq…).

1974

Les premiers pas dans l’utilisation de ces appareils sont fascinants. Des enfants privés de langage depuis leur naissance se mettent à écrire: ils nous communiquent, à leur initiative, ce dont ils ont envie. Jean-Claude Gabus ne se rend pas vraiment compte qu’il s’agit-là de quelque chose de révolutionnaire. Lorsqu’il parle de cela dans le milieu il entends, par exemple à Berne: «ce que vous faites est techniquement formidable, mais pratiquement inutile, ces enfants ne parlent pas, donc ils ne pensent pas…»; ou encore, à l’occasion d’un congrès organisé en 1974 au CHU de la Salpêtrière, un professeur spécialisé dans le traitement de l’infirmité motrice cérébrale déclare: «les enfants dont le degré de handicap justifie de telles machines n’ont pas le niveau intellectuel leur permettant d’en profiter». Ces affirmations le taraudent lors du voyage de retour, le soir même: «Pourquoi dit-il cela? Qui a raison? Faut-il continuer?»…

Heureusement qu’à cette époque plusieurs enfants, notamment de la classe de Jacqueline Baillod, utilisent déjà ces appareils d’une manière pertinente et pour le moins convaincante. Jean-Claude Gabus pense à ces réactions pessimistes avec reconnaissance; elles lui ont appris d’emblée à vivre avec des doutes, avec la nécessité de souvent s’interroger et de ne pas hésiter, dans la mesure du possible, à se remettre en question.

C’est à cette période aussi que CARBA accepte que nous collaborions avec une équipe allemande: la Südwestdeutches Rehabilitation Krankenhaus qui se trouve à Langensteinbach, près de Karlsruhe. Une de leurs ergothérapeutes, Bärbel Hauber, accepte de consacrer une année exclusivement à l’application de ces machines. Bärbel est rémunérée directement par CARBA. C’est ainsi que, tant en Suisse qu’en Allemagne, les premiers pas sont accomplis à une échelle dépassant l’équipe de Jaqueline Baillod.

1975

Il faut pourtant admettre que sur le plan commercial, par contre, c’est le marasme le plus total. Ces produits, s’ils font l’objet d’un besoin relativement reconnu par les personnes qui connaissent nos travaux, ne génèrent que peu de demandes. Monsieur Gérard Grossglauser, directeur de la Fondation Suisse pour l’Enfant IMC, s’intéresse immédiatement à ces drôles de machines. Il commande à CARBA 25 équipements complets afin de les mettre à disposition de 25 écoles spécialisées en Suisse. C’est véritablement le «coup d’envoi». Peu de temps après, sur la base des résultats présentés annuellement par les équipes à l’occasion de congrès annuels, l’Assurance Invalidité suisse accepte progressivement de prendre en charge ces appareils. Les équipements comprennent le matériel nécessaire pour communiquer, calculer, désigner des images, des objets et des pictogrammes. L’interface inclut le détecteur de pression pneumatique, le capteur de proximité infra-rouge, le détecteur de mouvements radar par effet doppler ainsi qu’un microphone pouvant capter le son de la voix. Un grand clavier, inspiré du travail réalisé par Luc Hostyin en Belgique, permet une utilisation en tirant ou en pressant sur les touches, avec une pression variable et la possibilité de programmer l’emplacement des lettres du clavier pour adapter le mieux possible l’ergonomie à la nature du handicap de l’utilisateur. C’est aussi à cette époque que CARBA commence à exporter ce matériel. Le premier pays est la Belgique, suivie immédiatement par les Etats-Unis. En effet, à l’occasion d’une présentation de ce travail à Paris en 1974, un américain membre de UCPA (United Cerebral Palsy) considère qu’il faut présenter ce travail à l’occasion de leur convention annuelle. En 1975 à Pittsburg, Jean-Claude Gabus à l’occasion de présenter la gamme complète des équipements à l’occasion de cette manifestation. Ce système n’ayant alors pas d’équivalent sur le marché étasunien, une vingtaine d’écoles spécialisées en font tout de suite l’acquisition. C’est à cette époque que des laboratoires tels que le Trace Center (Madison, Wisconsin), sous la direction de Gregg Vanderheiden, se lancent dans cette direction.

De 1975 à 1980, CARBA exportera ses machines en Europe, sur le continent Nord Américain, en Australie, en Nouvelle Zélande et au Japon.

En 1979, le dernier congrès organisé à Berne par CARBA réunira plus de 300 personnes de 13 pays différents dont quelques américains et une australienne. Les participants, dont certains sont officiellement en congé maladie – leurs établissements ne les autorisant pas à assister à un colloque portant sur un sujet aussi marginal – dorment en partie dans nos bureaux à Berne! Ces colloques ont «généré» de très nombreuses publications, dont on peut certainement dire qu’elles représentent une source d’information importante et qu’elles sont à la base de plusieurs travaux utilisés encore aujourd’hui.

1976

A grands frais, CARBA achète la licence d’un appareil développé dans le département d’informatique d’une université suisse. Capable de convertir le code morse en textes écrits, cet appareil est prédestiné à devenir, 22 ans plus tard, le projet «B.A.Bar»! Sa difficulté de mise au point et son prix expliquent pourquoi ce projet reste des années en suspens.

1978

Dès 1978, la deuxième génération de machines CARBA utilise les premiers micro-processeurs. Les machines peuvent faire un peu de traitement de texte, du dessin et de la musique.

1980

La direction de CARBA décide de mettre un terme à l’activité «CARBA-LINGUADUC». En effet, sur le plan financier le bilan fait état d’un gouffre de CHF 1’500’000.–. Jean-Claude Gabus est licencié, ainsi que plusieurs de ses collègues, mais CARBA décide tout de même de garder l’un d’entre-eux, Monsieur Georges Venger, actif dans ce domaine. Il s’agit de ne pas laisser tomber les quelques 1000 utilisateurs de l’époque. Chapeau et merci à CARBA pour tous les efforts consentis et la manière de procéder lors du démantèlement des activités «LINGUADUC».

Jean-Claude Gabus vis pourtant la fin de ces activités comme un grave échec. Il lui semble avoir trompé la confiance de son employeur en ayant toujours témoigné que, sur le plan commercial, nous allions «bientôt» y arriver. Ce sont en grande partie les progrès technologiques qui, indirectement, ont sonné le glas de cette activité. L’arrivée des ordinateurs personnels tels que APPLE, COMMODORE ou SINCLAIR semblent aux yeux de certains de nos clients avoir la capacité de faire non seulement ce que nos machines pouvaient faire, mais aussi beaucoup plus et nettement moins cher. Un article paru dans une revue spécialisée et signé d’un médecin français clame qu’il est désormais possible d’écrire soi-même les logiciels nécessaires pour satisfaire tous les besoins que les machines suisses ne peuvent que partiellement satisfaire, et à grands frais. Il s’ensuit plusieurs annulations de commandes… et la précipitation du processus aboutissant à la restructuration de nos activités dans le cadre de CARBA.

Jean-Claude Gabus décide alors de réorienter complètement sa carrière. Il réalise – à la demande de feu Jean-Pierre Pellaton, fondateur et directeur d’ISMECA (toujours notre fournisseur depuis 1974) – un audit de la société. Il suis des cours relatifs à l’analyse d’une entreprise tout en réalisant les travaux pratiques sur le terrain! Ce travail dure 18 mois. Entre 1974 et 1980, ISMECA a passé de 19 à 85 employés et un regard extérieur sur son fonctionnement était souhaité par la direction de l’époque (ISMECA a employé jusqu’à 800 personnes sur les 5 continents).

Grâce à un appel d’offre, Jean-Claude Gabus reçois également un mandat du département du jeune Canton du Jura; il s’agit de réaliser une étude ayant pour but de diversifier l’industrie endogène afin de la rendre moins dépendante de la traditionnelle horlogerie. Ce qui retient alors l’attention du jury, c’est la priorité de réorientation du tissu industriel existant vers d’autres marchés, au détriment de l’accueil de nouvelles entreprises.

1981

IBM organise un colloque en Israël à l’occasion de l’année internationale de la personne handicapée. Un collègue travaillant en France, Hok Kwee, propose au comité d’organisation de faire intervenir à Jean-Claude Gabus, ce qui est accepté. Il se rend donc à Haïfa pour présenter son papier et subis un nouveau choc: il aime ce domaine; il a envie de continuer dans cette voie.

1982

La création de la Fondation Suisse pour les Téléthèses (FST) est officielle le 16 décembre 1982. Elle a été possible avec le soutien de la Fédération des Coopératives MIGROS (grande chaîne de distribution en Suisse), la Fondation Suisse en faveur de l’Enfant IMC à Berne et la Fondation Suisse pour Paraplégiques à Bâle.

Dès la fin de l’année 1981, il semble possible d’envisager la poursuite de ces activités «d’aides techniques», même si elles ne doivent pas s’avérer commercialement rentables. Il travaille alors à la rédaction d’un projet (baptisé ISADT – Institut Suisse pour l’Application et le Développement des Téléthèses). Comme il a aussi gardé plusieurs contacts en France, le projet est mené en parallèle dans les deux pays. Le groupe L’OREAL était alors, en principe, disposé à soutenir le projet.

Une fois le projet élaboré, il semble nécessaire d’en vérifier la pertinence. Jean-Claude Gabus le soumet alors à une vingtaine d’organisations et d’institutions suisses spécialisées dans le domaine du handicap.

A une exception près, tous soutiennent l’idée. Après avoir utilisé les quelques réserves personnelles dont dispose son foyer, son père est son premier et indispensable «sponsor» (les banques ne prennent même pas la peine de répondre à ses sollicitations).

Si le soutien moral des milieux concernés par le handicap est fort, les appuis ou intentions de soutenir financièrement le projet sont plus difficiles à obtenir. Au début de 1982, il rencontre Monsieur Pierre Arnold, alors grand patron de MIGROS (entreprise au chiffre d’affaires avoisinant alors les 10 milliards de francs suisses). Sa première réaction est très encourageante. Il confie l’étude relative aux valeur et faisabilité du projet à l’une de ses proches collaboratrices, Madame Elisabeth Steiner, en charge des demandes de soutien adressées à MIGROS.

Les contacts se multiplient durant l’année 1982. Début septembre, Jean-Claude Gabus doit environ CHF 40’000.– à son père… mi-septembre, il reçoit un courrier de MIGROS confirmant leur soutien au projet pour un premier montant de CHF 50’000.–. Le 16 décembre 1982, lors de la signature des actes notariés confirmant la création de la Fondation, les dons ou promesses de dons représentent CHF 1’500’000.– pour les 5 années à venir! Encore merci à tous ceux qui ont rendu cela possible, notamment: MIGROS, le Dr Guido A. Zäch, président de la Fondation Suisse pour Paraplégiques et Monsieur Gherard Grossglauser, directeur de la Fondation Suisse en faveur de l’enfant IMC (aujourd’hui la Fondation CEREBRAL, à Berne).

1983

La Fondation CEREBRAL finance quatre premiers projets proposés par la FST:
• une machine permettant, moyennant une seule commande, de confectionner des colliers de perles
• une machine à tricoter entièrement télécommandée
• quelques jouets utilisables par une personne handicapée
• un système permettant d’émuler un ordinateur personnel (APPLE ou COMMODORE 64)

C’est surtout le quatrième projet qui éveille le plus d’intérêt. Réalisé initialement en collaboration avec l’un des amis de Jean-Claude Gabus, Alain Friedrich puis Jean-Paul Wettstein, premier collaborateur de la Fondation, il offre la possibilité à une personne dont le handicap ne permettait pas d’utiliser l’ordinateur et les logiciels standards d’avoir malgré tout un accès à ce matériel. Il s’agit de plusieurs claviers spéciaux et d’un accès avec balayage lumineux permettant l’usage de l’ordinateur moyennant un seul contacteur (principe des machines CARBA).

Vingt écoles suisses sont alors équipées d’un micro-ordinateur et de ses interfaces spéciales; une formation est donnée à chaque équipe, ainsi que l’accès à une «logithèque» contenant plusieurs centaines de logiciels écrits par des professionnels pour le grand public. Le financement est à nouveau pris en charge par la Fondation CEREBRAL. Très rapidement, les résultats sont à la hauteur de nos espoirs: la preuve est faite que les personnes handicapées peuvent vraiment profiter de cette évolution technologique et que le développement de l’informatique représente une chance à ne pas laisser passer. La FST compte alors 3 collaborateurs et probablement une centaine de personnes bénéficient quotidiennement de nos travaux.

[Prix de la SNUP, Société neuchâteloise d’utilité publique]

1984

L’arrivée des voix synthétiques nous laisse imaginer leurs applications dans notre domaine: donner la parole à ceux qui ne peuvent l’avoir! C’est le point de départ du projet «HECTOR». L’appareil peut parler 6 langues, son contenu est librement programmable (les quelques autres appareils alors disponibles ne parlent que l’anglais et leur contenu est programmé d’usine…) et l’accès ergonomique dont il est pourvu le rend accessible à divers types de symptômes. Merci encore à Jean-Bernard Boissard, étudiant en théologie au bénéfice d’une formation antérieure de physicien, pour sa contribution à la programmation de cette petite machine.

Une fois de plus, nous sommes confrontés à un scepticisme important. Nous avons par exemple entendu: «il n’est pas possible qu’un enfant privé de langage depuis sa naissance puisse utiliser un tel système»; ou encore: «la voix synthétique va s’opposer aux relations humaines que la personne handicapée entretien avec son entourage»; ou encore: «un tel dispositif empêchera toute chance de voir une personne handicapée sans communication orale développer éventuellement des aptitudes naturelles à parler…». Le manque de confiance que l’homme place parfois en l’homme est vraiment curieux. L’expérience montre que toutes ces réserves étaient infondées même si, aujourd’hui encore, il arrive que des professionnels peu expérimentés le pensent encore. «HECTOR» fait connaître la FST bien au-delà de nos frontières et nous sommes convaincus qu’il est à l’origine des 14’500 contacts que nous avons depuis avec plus de 47 pays du monde! Une deuxième génération de «HECTOR» voit le jour en 1986.

«HECTOR» s’est avéré être le moyen privilégié que ses utilisateurs ont choisi pour corriger l’image qu’ils ont dans le public. C’est un résultat qui nous réjouit.

En 1984, la FST compte 4 collaborateurs.

1986

A cette époque, un contrôle de l’environnement est très coûteux. Il permet déjà à une personne paralysée des quatre membres de commander, par exemple avec le souffle, son lit, l’éclairage, les équipements audio-visuels ou encore son téléphone. Il faut en moyenne compter, les appareils inclus, environ CHF 15’000.– pour en faire l’installation chez l’utilisateur. Tout est câblé. Il faut modifier les appareils TV et radio pour qu’ils deviennent accessibles via un contrôle de l’environnement. Par ailleurs, les câbles sont autant de «chaînes» qui empêchent l’utilisateur de se déplacer!

C’est alors qu’intervient «JAMES», un concept totalement révolutionnaire. Il s’agit de tenir compte que de plus en plus d’appareils électroniques utilisent des télécommandes infra-rouge. Doter une télécommande infra-rouge de la capacité d’apprendre et de copier les codes des autres télécommandes laisse envisager la possibilité de remplacer les télécommandes d’origine par un seul boîtier, utilisable notamment par le souffle. Réalisé techniquement par Stéfan Zülli, il s’agit d’un produit unique. Le savoir-faire est vendu à STUDER-REVOX, une entreprise spécialisée dans le marché électronique de loisir haut de gamme. Avec plusieurs soutiens dont celui, immédiat, de la Fondation Suisse pour les paraplégiques, l’appareil est développé et évalué sur le terrain. Sa mise sur le marché, très coûteuse, est prise en charge par Union Suisse Assurance à Genève, à l’occasion de son 150ème anniversaire. Depuis, des milliers de personnes ont utilisé ou utilisent JAMES, principalement en Allemagne, France, Suède et en Suisse. Fin 1986, la FST compte 8 collaborateurs.

1990

Voici les premiers pas du projet «IRIS»: l’idée consiste à rendre compatibles les aides techniques électroniques en général, notamment par la création d’un standard et la mise en réseau local de divers appareils traditionnellement indépendants les uns des autres. Son financement repose initialement sur un soutien public local (Commission neuchâteloise de la Loterie Romande), et ultérieurement, sur celui de la communauté européenne dans le cadre des projets M3S, FOCUS, SPRINT IMMEDIATE et ICAN. Jean-Claude Gabus est alors vivement encouragé par l’Office Fédéral de l’Education et de la Science pour entrer dans le réseau des programmes européens de recherche. Son premier contact a lieu en 1990 à Bruxelles. Nous sommes 800 candidats à ces projets. Sans le soutien mentionné plus haut, Jean-Claude Gabus n’est pas sûr que il aurai eu le courage de s’y lancer! Ce projet n’aboutit finalement pas comme souhaité par la FST. En 1998, nous décidons même de nous retirer de l’un des co-projets, estimant que la valeur ajoutée par l’activité de recherche et de développement n’est plus vraiment démontrée dans le contexte du moment (le projet sera, un peu plus d’une année plus tard, arrêté par la commission européenne). Cependant, M3S (nom du protocole de communication développé) et IRIS font des émules. Deux entreprises mondialement connues en utilisent le principe et les mêmes bases. Il s’agit de «DX», de la société CONTROL DYNAMIC (société en mains étasuniennes) et de «PILOTE +» de la société anglaise PENNY AND GILES. Ces deux entreprises sont initialement soit liées aux projets de recherche, soit actives dans leurs commissions de standardisation ISO mises en place à cette occasion.

La FST investit aussi des ressources importantes dans ces projets et force est de reconnaître que cela ne lui réussit pas. L’équipe d’ingénieurs alors employés par la FST ne cache pas sa très grande déception lorsqu’elle se voit contrainte de mettre un terme à des années de recherches.

Cette année-là, la FST se dote d’un système intégré de gestion informatique en temps réel, «ANTIOPE». Ce programme, réalisé en fonction de nos besoins, contient tout ce que nous entreprenons avec nos clients et permet de suivre les fabrications, l’inventaire tout en nous donnant à n’importe quel moment notre situation. C’est sans doute grâce à l’appui de cet outil que – ayant les pieds sur terre – nous pouvons nous permettre d’avoir, lorsqu’il le faut, la tête dans les étoiles.

Début 1991 la FST compte 11 collaborateurs. Nous disposons dès ce moment d’un programme informatique réalisé spécialement dans le but de suivre précisément nos activités. Environ 460 personnes bénéficient de nos prestations par année.

1991

Ayant déménagé dans des locaux plus vastes, la FST met en place un programme de formations destiné aux professionnels. Nous cherchons à transférer notre savoir-faire autant que possible pour, notamment, diminuer le temps de nos interventions sur le terrain. Depuis, plus de 2’200 personnes ont suivi ces formations et… le temps moyen de nos interventions sur le terrain a diminué quasiment de moitié. Les professionnels prennent en charge de plus en plus d’aspects liés à l’application de nos «téléthèses», notre intervention devient dès lors de plus en plus pointue.

1992

Avec l’appui du Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique (PNR 32, sous la responsabilité de François Hoepflinger et d’Astrid Stuckelberger), en collaboration avec le Dr James Renard, médecin-chef de l’hôpital psycho-gériatrique du canton de Neuchâtel, l’école d’ingénieurs du Locle (aujourd’hui HES/SO), et l’institut de sociologie de l’université de Neuchâtel, la FST réalise un projet destiné aux personnes sujettes à l’errance, notamment lorsqu’elles souffrent de la maladie d’Alzheimer. L’objectif est de ne plus contraindre ces patients à être confinés dans un espace restreint mais, à certaines conditions, de continuer à vivre dans un milieu ouvert. En 1995, la première présentation de ce projet dans le cadre d’un congrès spécialisé est interrompue par des sifflements. Depuis, ses plus virulents détracteurs ont pris conscience que ne pas proposer aux personnes démentes fortement sujette à l’errance un dispositif comme «QUO VADIS» représente une restriction de liberté finalement difficile à accepter.

Avec le soutien de la Banque Cantonale Vaudoise (à l’occasion de son 150ème anniversaire), une vingtaine d’établissements pour personnes âgées du canton de Vaud sont alors équipés avec «QUO VADIS». Dès 1995, nous unissons nos efforts avec la société danoise JENKA et proposons un produit mieux adapté. Depuis sa conception jusqu’au moment où ces lignes sont écrites, plus de 120 établissements spécialisés suisses se sont équipés. En 2001, en reconnaissance à la contribution de «QUO VADIS», Jean-Claude Gabbus a été nommé membre d’honneur de l’association neuchâteloise Alzheimer. Que de chemin parcouru depuis la première présentation mentionnée plus haut!

[Prix de l’Express, Neuchâtel]

1993

Le financement des téléthèses par l’Assurance Invalidité (AI) est possible depuis 1975 déjà. Dès cette époque et jusqu’en 1993, le prix de vente des appareils comprend un forfait incluant le coût des services (information, analyse des besoins, recherche d’une solution, mise à disposition du matériel nécessaire pour une évaluation, formation de l’utilisateur et de son entourage, suivi des résultats). Cette solution manque de transparence et est incompatible avec la mission que nous confie l’AI depuis quelques années, soit la gestion du dépôt par lequel nous devons recycler les téléthèses qui ne sont plus utilisées par les assurés ayant reçu un appareil.

Sous la direction du patron de l’OFAS en place, A. Lüthy, et avec ses collaborateurs P. Aebischer, Heinz Borner et Roger von Lerber, la FST se voit attribuer le statut d’ «organe d’exécution de l’AI». Dès ce moment-là, le prix du matériel n’inclut plus les prestations de services; celles-ci sont prises en charge directement et séparément par l’Office Fédéral des Assurances Sociales et nos prestations liées à la gestion du dépôt AI sont financées. Nous sommes 16 collaborateurs. Largement plus de 650 personnes bénéficient annuellement de nos prestation dans l’année.

1995

Plusieurs projets de recherche européens sont réalisés avec l’appui financier de l’Office Fédéral de l’Education et de la Science. Au total et à ce jour, une quinzaine de projets ont été menés, dont celui permettant d’aboutir à la deuxième génération de «JAMES». En 1996, «JAMES» se voit couronné, à Paris, du trophée AUTONOMIC et du prix du contrôle de l’environnement, sacrant ainsi ce petit appareil comme «la téléthèse de l’année 1996».

D’autres projets sont menés en partenariat avec le groupe PHILIPS, à Eindhoven. Dans ce cas, le savoir-faire de la FST est utilisé dans le but d’influencer le concept et la réalisation de produits grand public, afin d’en faciliter l’usage par des personnes âgées ou handicapées (projets «MOVAID» et «HOMEBRAIN»). Un autre projet avec THOMSON en France cherche à développer un détecteur laser des mouvements de la tête (projet «LAMP»).

Malheureusement, il n’aboutit pas, représentant un danger trop grand pour l’utilisateur (la puissance nécessaire du laser s’avérant finalement trop importante). Nous nous retirons d’un projet («PCAD») mené par un coordinateur refusant de s’adapter à l’évolution dans le domaine de la communication et du traitement adapté aux personnes aphasiques. 22 personnes forment notre équipe d’alors et 923 personnes bénéficient de nos prestations en Suisse sur l’année.

[Prix de l’Institut Neuchâtelois]

1996

La Commission Européenne nous confie des premiers mandats d’experts. Il s’agit de faire partie de la cinquantaine de personnes qui, au niveau européen, ont essentiellement deux missions: elles procèdent à la sélection des projets pouvant bénéficier d’un soutien de la Commission, et valident la poursuite de projets en cours. Depuis, Jean-Claude Gabus suis personnellement une trentaine de projets et participe quatre fois à la sélection de nouvelles propositions. Il fait également partie de la quinzaine de personnes qui participent occasionnellement à l’élaboration des lignes stratégiques des nouveaux programmes-cadres de la Communauté Européenne. – (voir contrat d’expertise) Nous sommes 31 collaborateurs (6 uniquement pour les activités de recherches et de développement) – 1100 personnes bénéficient en Suisse de nos prestations.

[Prix de la Réadaptation de l’ASIV (Association Suisse des Invalides, Bienne] [Prix du Trophée du Salon Autonomic, Paris et Prix du meilleur contrôle de l’environnement dans le cadre du Salon Autonomic, Paris]

1997

La FST vit une grave crise de croissance: administration trop lourde, infrastructure relativement trop coûteuse et approche inadéquate de la direction pour une entreprise de cette taille. Un vigoureux changement de cap est opéré in extremis. Merci au Conseil de la FST et notamment à son président de l’époque, le Dr Guido A. Zäch, pour la confiance qu’il a témoignée à la direction de la FST durant cette période difficile.

Début du projet européen «VISIOBOARD», destiné à rendre possible la commande d’une machine par le regard de son opérateur (il suffit de regarder les touches du clavier pour écrire!). Muni d’une caméra dédiée à la reconnaissance automatique d’un visage humain, ce dispositif, utilisable dès 2001 et amélioré considérablement en 2002, est parfois la seule solution permettant à une personne très gravement handicapée de communiquer. Sur le plan technique, la contribution de la FST se situe principalement dans la définition du cahier des charges permettant de transférer une technologie initialement développée pour l’ophtalmologie dans le domaine des aides techniques. Le développement technique entrepris sur ces recommandations est fait par l’entreprise METROVISION à Lille, dans le nord de la France.

29 collaborateurs sont membres de l’équipe et environ 1200 personnes bénéficient de nos prestations.

[Prix de la Fondation Suisse du Prix Doron] [Prix de la Fondation Dr J. E. Brandenberger, Zug]

1998

Développement d’une deuxième version de «QUO VADIS», basée sur les expériences menées en 1993 sur le site du centre de psycho-gériatrie de l’hôpital psychiatrique cantonal de Perreux (Neuchâtel). Réalisé en collaboration avec l’école d’ingénieurs du Locle (HES-SO), ce projet est inauguré en mars 2002. Le président de l’association Alzheimer Suisse, le Dr Jürg Faes, considère, dans son intervention à l’occasion de la synthèse de la journée d’inauguration, que ce projet est probablement l’un des progrès marquants de ces 20 dernières années dans ce domaine. Merci encore à Yves Mühlebach, ingénieur, au Dr James Renard, Médecin Chef, à Gilbert Fallet et son équipe, pour la qualité de leur contribution à l’occasion de ce projet financé par des dons publics et privés dont le Fond Junod à Genève et le Canton de Neuchâtel.

C’est également le début des vrais premiers pas du projet «B.A.Bar».

Le prototype initial est réalisé dans le cadre d’un travail de diplôme de l’Ecole Technique des Montagnes Neuchâteloises (CIFOM). Il fait l’objet d’évaluations à Yverdon (aphasie), Lausanne (enfants atteints d’autisme), Monthey (handicap mental) et Berne (aphasie).

25 collaborateurs permettent à 1289 personnes de bénéficier de nos prestations.

1999

Les premiers résultats de l’évaluation de «B.A.Bar» sont très encourageants. La décision est alors prise de donner à ce projet une plus grande dimension. Toujours sur la base d’un cahier des charges FST, le développement d’un ««B.A.Bar» selon des normes industrielles est confié à une jeune équipe d’ingénieurs, EPICAR, à Sion. La recherche du design de l’appareil est menée par la Haute Ecole d’Arts Appliqués de La Chaux-de-Fonds. La version définitive de l’appareil est disponible fin 1999.

La diminution du personnel au niveau de la recherche et du développement ainsi que de l’administration est en partie compensée par l’augmentation du nombre de personnes actives sur le front de nos activités. Sur le plan de la recherche et du développement, l’établissement ponctuel d’alliances avec des équipes ayant les compétences nécessaires à un type ou l’autre de projet semble apporter un fonctionnement très favorable à nos futurs développements.

23 collaborateurs sont nécessaires pour pouvoir satisfaire les demandes des 1669 personnes qui, cette année-là, font appel à la FST.

2000

Début de l’évaluation «à large échelle» de «B.A.Bar». 70 professionnels de 47 équipes suivent une année durant 100 personnes handicapées utilisant quotidiennement «B.A.Bar». Le budget du projet, depuis le début et ses extensions incluses, avoisine les CHF 850’000.–, entièrement financés par des donateurs dont la générosité et la confiance sont à saluer! Merci encore.

22 collaborateurs, 1916 personnes bénéficient de nos prestations.

[Prix de la Fondation Prix Adèle Duttweiler (Migros), Zürich]

2001

Les résultats de l’évaluation du projet «B.A.Bar» sont présentés lors d’un colloque spécialement mis sur pied. L’ensemble des équipes présentent leurs résultats à cette occasion. Depuis janvier 2001, «B.A.Bar» est disponible sur le marché. En Suisse, en douze mois, 200 personnes ont suivi les petites formations «B.A.Bar» que nous organisons et 250 nouveaux utilisateurs de «B.A.Bar» ont reçu un appareil.

22 collaborateurs, 2281 personnes bénéficient de nos prestations.

Le développement du prototype d’un téléphone particulièrement adapté à un usage par une personne gravement handicapée et se déplaçant en fauteuil roulant est entrepris avec le soutien d’une fondation souhaitant garder l’anonymat. Au moment où ces lignes sont écrites, le développement est en cours.

2002

Signature de deux contrats avec l’Office Fédéral des Assurances Sociales. Il s’agit de deux mandats de prestations, l’un concerne nos interventions avec les assurés pris individuellement, gestion du dépôt suisse des «moyens auxiliaires-téléthèses» inclus, et nous confirme le rôle d’expert qu’il nous est parfois demandé de jouer lors d’une requête à l’AI. Le second nous qualifie comme «organisation faîtière» et réglemente l’ensemble de nos prestations dites «d’intérêt général» telles qu’informer et former le public, familial ou professionnel. Le
financement de ces activités, à ce jour, n’a pas encore été trouvé dans sa totalité, puisque 63 % des coûts environ ne sont pas couverts par le mandat de prestation.

Novembre 2002, nous sommes toujours 22 collaborateurs et nos activités continuent de se développer.

Si la FST peut se réjouir des succès qu’il lui est arrivé d’obtenir avec le soutien de ses donateurs, elle est et reste
consciente que rien n’est jamais acquis et que jamais nous ne devrons cesser d’apporter toute notre attention à ce que les uns et les autres attendent de nous. Puissions-nous encore le faire de nombreuses années en nous souvenant que ce qui compte, dans ce métier, c’est le respect de trois paramètres indissociables: HighTech, Ethique et Tact…

« la FST a 20 ans »

Merci à tous ceux qui, durant ces 20 premières années, ont permis à l’équipe de la Fondation Suisse pour les Téléthèses d’accomplir son travail auprès des personnes handicapées de ce pays et d’ailleurs.

En Suisse et à l’étranger, ce sont environ 12’000 personnes (novembre 2002) qui, quotidiennement, utilisent l’une ou l’autre des aides techniques que nous avons développées ou que nous importons sur les cinq continents. «Un peu d’histoire» relate les dix années qui ont précédé la création de la Fondation ainsi que nos 20 premières années, soit 30 ans d’une activité passionnante où ce qui domine, ce n’est pas la technologie, mais ce que l’on peut en faire. Bonne lecture.

Que les 20 prochaines années soient à l’images des précédentes… SOLIDAIRES, LABORIEUSES, CRÉATIVES … et puisse le soutien dont nous avons vraiment besoin pour accomplir notre travail nous être apporté aussi longtemps qu’il est indispensable.

Jean-Claude Gabus »

[Décès de Jean-Claud Gabus]

2003

« Eviter de confiner dans un espace très restreint les personnes fortement sujettes à l’errance en milieu hospitalier géronto-psychiatrique » Le système Quo Vadis II, installé à l’hôpital cantonal de Perreux depuis plus de deux ans, donne entière satisfaction. Nous pouvons donc envisager une deuxième étape, raison pour laquelle un projet concernant l’installation d’un tel système pour l’hôpital du Locle a démarré durant l’année 2003.

Les différentes applications de B.A.Bar continuent de nous conduire vers différents groupes de projets. Un des derniers mis en place, se développe à l’heure actuelle aux Etats-Unis, avec la participation de deux universités travaillant dans le domaine de l’aphasie et du handicap mental. Il est à souligner qu’un projet mené par le département de l’Instruction Publique du Canton de Genève, concernant l’apprentissage de la langue française avec l’appareil B.A.Bar pour les enfants arrivant dans des classes d’accueil, est maintenant achevé. Les résultats encourageants de celui-ci seront publiés ultérieurement.

Nous sommes toujours en train de développer un dispositif de télécommunications lié à l’utilisation du contrôle de l’environnement. Ce projet, en partenariat avec la haute école d’ingénieurs de Fribourg, devrait voir le jour prochainement.

2005

Nous pouvons annoncer que nous avons commencé une collaboration avec l’Institut de Microtechnique de l’Université de Neuchâtel (IMT), sur un projet lié à une évolution de notre appareil de communication B.A.Bar. A cela s’ajoute que nous développons avec la maison Epicard, un appareil concernant la téléphonie mobile et fixe, touchant le secteur du contrôle d’environnement.

Enfin, un partenariat avec une entreprise (ER Systems) nous a permis de mettre en place un nouveau système du contrôle de l’errance, semblable au Système Quo Vadis II, qui équipe l’hôpital cantonal de Perreux (canton de Neuchâtel). Ce système a été développé durant l’année 2005 et a été mis en service à l’hôpital du Locle dans le centre de psychiatrique gériatrique au début 2006. Nous tenons à remercier tout particulièrement la Loterie Romande, la Fondation Hans Wilsdorf, et la Fondation Leenards qui nous ont permis de financer cet important projet.

2006

Il est primordial qu’une fondation telle que la nôtre continue d’apporter sa contribution dans le développement de nouveaux moyens électroniques auxiliaires. C’est la raison pour laquelle nous avons signé des contrats de partenariat avec des HES ou des universités, crée une commission technique dont le but est d’aider la Fondation dans le juste choix de ses futurs développements.

Nous pouvons annoncer que la collaboration avec l’Institut de Microtechnique de l’Université de Neuchâtel (IMT) se poursuit, puisque nous sommes ensembles sur un projet lié à un développement et évolution de notre appareil de communication B.A.Bar.

Nous avons également lancé un partenariat et une collaboration avec la maison Proteor (France) pour un nouvel appareil de communication. Cette collaboration amènera notre Fondation à développer le logiciel de l’appareil, sachant que cette nouvelle téléthèse devrait apparaître sur le marché d’ici les prochaines mois.

Enfin, nous continuons de participer avec le Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) et l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), au développement d’une technologie commandée par les ondes du cerveau.

Dans le domaine de l’errance, le partenariat avec l’entreprise ER System nous a permis de mettre en place et en service en avril 2006 à l’hôpital du Locle, le nouveau système du contrôle de l’errance, semblable au Système Quo Vadis II, qui équipe l’hôpital cantonal de Perreux (canton de Neuchâtel). Nous tenons à remercier tout particulièrement la Loterie Romande, la Fondation Hans Wilsdorf, et la Fondation Leenards qui nous ont permis de financer cet important projet.

2007

L’exercice 2007 nous a conduits à mener deux projets importants dans le domaine des appareils de communication.

Avec l’aide de l’Institut de Micro Technique de l’Université de Neuchâtel (IMT), nous avons lancé le projet de développement de la troisième génération de notre appareil B.A.Bar. Ce développement a été retenu dans le cadre des projets soutenu par la Confédération (projets CTI). A cela s’ajoute que notre Fondation a reçu un soutien important des Coopératives Migros et de la Fondation « Ernst Göhner » pour mener à bien cette activité. En remerciant encore une fois ces organisations pour leur aide si précieuse, nous avons le plaisir de vous communiquer que nous espérons lancer notre nouvel appareil dans les prochaines années.

Nous avons également développé un nouveau logiciel de communication nommé « Hector III », dans le cadre d’un projet de partenariat avec l’entreprise Proteor, basée à Dijon (France). Ce partenariat doit nous permettre de mettre sur le marché un nouvel appareil de communication qui devrait être lancé vers la fin de l’année 2008.

Dans le but d’éviter des erreurs dans la conduite de nos projets de développement, de faire des mauvais choix sur le plan des technologies ou celui de nos partenaires, nous avons mis en place une commission technique sous la conduite de M. Pierre Steiner, membre de notre conseil. Nos remerciements s’adressent à tous les membres de cette commission qui ont pris très à cœur cette tâche si importante pour notre Fondation.

2008

Avec la collaboration de l’Institut de Micro Technique de l’Université de Neuchâtel (IMT), le projet de développement de la troisième génération de notre appareil B.A.Bar se poursuit. Nous n’oublions bien sûr pas que la réalisation de ce si important projet ne peut se faire sans l’aide du soutien important des Coopératives Migros et de la Fondation « Ernst Göhner ». En remerciant encore une fois ces organisations pour leur aide si précieuse.

Le projet Hector, logiciel de communication, arrive bientôt à terme. Nous sommes déjà en possession des premières versions prototypes et pensons pouvoir lancer une présérie auprès des utilisateurs vers la fin de l’été 2009. Ce développement a pu se faire grâce au soutien de la Fondation Cérébral que nous remercions sincèrement et chaleureusement. A cela s’ajoute que dans le cadre d’un projet de partenariat avec l’entreprise Proteor, basée à Dijon (France), ce logiciel sera intégré dans un nouvel appareil de communication, qui devrait être sur le marché vers 2010.

Le rôle de la commission technique que nous avons mis en place en 2006 s’intensifie. Cette commission nous aide dans le choix des nouveaux projets, nous guide dans la conduite de nos développements en cours et nous évite de faire des mauvais choix sur le plan des technologies ou celui de nos partenaires. Mr Pierre Steiner, ancien membre du conseil de notre Fondation et premier Président de cette commission, a souhaité quitter ses fonctions pour prendre un repos bien mérité. Nous le remercions vivement pour son engagement et toute l’aide qu’il nous a apportée. M. Michael Ansorge, également membre du conseil de Fondation et membre de la dite commission, a accepté de reprendre cette fonction. Nous pouvons d’ors et déjà le remercier pour avoir accepté cette tâche si importante pour le future de notre organisation et nous lui souhaitons beaucoup de satisfaction dans cette collaboration.

2009

Les activités de recherche et développement, liées à la commission technique qui coordonne ces travaux, ont été extrêmement intenses durant l’exercice 2009. La FST a mené de front trois importants projets. Tout d’abord, elle s’est concentrée sur la finalisation du projet d’un nouveau logiciel de communication, « Hector III » (Dial-Hect), destiné à un nouvel appareil dans ce domaine. Ensuite, elle a géré le suivi de l’appareil « Pictobar », successeur de l’actuel « B.A.Bar », qui aboutira vers la fin de l’année 2010. Et enfin, notre Fondation s’est lancée dans un nouveau développement dans le domaine du contrôle de l’environnement, ce qui a nécessité une intense collaboration de tous les membres de la commission technique.

Nous tenons tout particulièrement à remercier les membres de cette commission pour leur engagement, et à souligner à quel point nous sommes heureux et reconnaissants de pouvoir compter sur le travail et la coopération soutenue que nous entretenons avec M. Michaël Ansorge en tant que président de cette commission. En outre, nous relevons que ces projets ont pu être développés grâce aux partenariats que nous avons pu concrétiser : avec l’entreprise Protéor (F) pour « Dial-Hect », l’IMT (EPFL) Neuchâtel pour «Pictobar», sans oublier le bureau d’ingénieurs Epicard, et la maison ER Systems pour le contrôle de l’environnement.

2010

Le logiciel de communication « Hector III » (Dial-Hect) a été préparé pour une mise sur le marché. De plus, l’appareil « Pictobar », successeur de la téléthèse « B.A.Bar », a fait l’objet d’intenses travaux. La FST a également initié et réalisé plusieurs prototypes du projet « Computer WheelChair Interface » (CWI) permettant de piloter un fauteuil roulant électrique avec le regard. L’interface réalisée durant une affectation de service civil, par François Rey, ingénieur EPF en électrotechnique, fonctionne avec l’appareil de détection et de suivi du regard Aléa; des extensions sont prévues pour assurer un fonctionnement avec d’autres appareils tels que MyTobii. Julien Torrent, initiateur du projet CWI, intègre durant cette année la commission technique.

D’autres projets innovants ont été initiés. Ces projets ont été entrepris en coopération avec l’entreprise Protéor (F) pour « Dial-Hect », avec l’entreprise Gigatec, l’IMT (EPFL) Neuchâtel, le bureau d’ingénieur Epicard pour « Pictobar » ainsi qu’avec l’entreprise ER Systems pour le contrôle de l’environnement. Les activités de recherche et développement sont coordonnées en étroite coopération avec la Commission technique de la FST, dont les membres proviennent du milieu industriel et académique, en plus des membres de la FST. Nous tenons à remercier très cordialement toutes les personnes œuvrant au sein de la Commission technique pour leur importante aide et disponibilité. Aussi, nous souhaitons fortement remercier toutes les personnes, entreprises et fondations, ainsi que la CTI, pour le soutien financier reçu permettant la réalisation des projets de recherche.

Nous avons renforcé nos relations avec les différentes institutions romandes, par une présence régulière en leur sein. Avec la Castalie, nous avons convenu une sorte de partenariat, par l’échange d’informations mutuelles et régulières pour le développement de nouveaux projets adaptés aux personnes en situation de handicap. C’est dans cette institution que la clause du besoin a été définie pour l’utilisation de la Kinect (périphérique utilisé pour la console XBOX 360) adapté à l’environnement Windows, en guise d’outil thérapeutique. Nous avons aussi renforcé nos collaborations avec les grandes écoles, notamment l’EPFL ainsi que la Haute Ecole ARC, filière ingénierie : conception de systèmes mécaniques et conception ergonomique et Design.

2011

Grace à votre générosité, vos dons, les collaborations étroites entretenues avec les grandes écoles comme l’IMT, l’EPFL, les HES, ainsi qu’avec nos partenaires… la FST peut se targuer d’être un petit bassin d’innovations. Durant 2011, nous avons développé sept prototypes de nouveaux produits. Ces derniers étant issus de demandes concrètes du terrain, nous espérons pouvoir les commercialiser tous dans un proche avenir « James4 », qui est l’évolution de la célèbre télécommande infrarouge universelle James. Plusieurs utilisateurs sont déjà en train de la tester. Sa mise sur le marché est imminente. Elle marquera, nous en sommes sûrs, une vraie petite révolution dans le domaine du handicap et peut-être même dans le grand public. « PictoBar » est l’évolution du lecteur de codes-barres parlant « B.A.Bar ». Ce nouvel outil inédit , permet de lire et de reconnaître des images et d’en restituer vocalement leur signification. « CWI (Computer Wheelchair Interface) », qui permet le pilotage d’un fauteuil roulant électrique par le regard, a été adapté pour l’exportation.

Nous avons eu le plaisir d’accueillir Maël Vallat, ingénieur en électronique, dans le cadre d’une affectation de service civil pour nos projets de développement. Il a successivement réalisé des projets de qualité qui nous l’espérons se révèleront fort utiles aux quotidien pour différents types d’utilisateurs. Le « Sound Switch Interface » est un appareil permettant de piloter deux contacteurs (interrupteurs) par la voix. Grace à son écran LCD, il permet une configuration très pointue, adaptable aux besoins les plus spécifiques de ses utilisateurs. Une production industrielle de cet outil est en cours de production. Le logiciel Ki-Mouse, utilisant la « Kinect » comme souris alternative, pour Windows a aussi été développé. Avec cet outil, la souris peut être dirigée par les gestes de l’utilisateur. Il est spécialement adapté à un usage pédagogique/ludique, grâce à ses fonctions avancées qui permettent de dissocier les actions souris et de les affecter à deux utilisateurs (maitre/élève). Le maitre peut donc déplacer la souris en effectuant un geste de la main dans l’espace qui l’entoure et l’élève effectuer un click de la même manière avec sa propre main. Chaque action et chaque partie du corps sont facilement configurables. Ce logiciel sera disponible prochainement. Une GyroMouse a aussi été développée. Branchée via un port USB, ce nouveau périphérique permet de diriger la souris d’un ordinateur et de générer les clicks relatifs avec une force infime, ce qui en fait un nouvel outil adapté aux myopathes. Une GyroMouse sans fil est en cours de réalisation, à l’état de prototype, elle devrait être prochainement disponible.

Comme vous pouvez le constater, grâce à vous, notre département de recherche et développement est créatif et dynamique ! Merci de nous avoir accompagnés durant ces dernières années et de continuer à nous permettre de créer et valoriser de nouveaux outils technologiques et novateurs, utiles au quotidien des personnes qui en ont besoin.

2012

Notre équipe de développement s’est vue renforcée par deux nouveaux civilistes : Arnaud Geiser, informaticien de gestion HES et Nicolas Frick, ingénieur HES en électronique. Ils ont collaborés à différents projets et ont permis de faire grandement avancer le projet JAMES4, évolution de la célèbre télécommande infrarouge universelle JAMES. Cette innovation devrait voir le jour, d’ici octobre 2013. Le projet Pictobar, continue son développement avec le soutien de l’EPFL.

Le département R&D a réalisé une nouvelle version du logiciel B-Key. Il est maintenant compatible avec Windows 8, possède un système de gestion de licence plus performant ainsi qu’un module de prédiction de mots. GMBlue, notre projet de souris gyroscopique sans fil a continué avec l’appui de l’ETHZ, son développement est toujours en cours. Les tests de conformités européennes ont été réalisés avec succès pour les projets : Computer Wheelchair Interface (CWI), Sound Switch Interface (SSI) et GyroMouse USB. Suite à des problèmes de montée en charge, le logiciel CWI (devant être installé sur le système oculaire) a complètement été refondu avec une technologie plus avancée. Ce dernier a fortement évolué, offre plus de fonctionnalités et permet désormais une configuration aisée des capteurs de détection d’obstacles. IR-Manager, logiciel permettant l’émission et l’apprentissage de codes infrarouges a aussi été réalisé et testé chez plusieurs personnes.

La commission technique continue son rôle de soutien aux projets en cours et a mis sur pied une stratégie ayant pour but d’intégrer le plus possible la FST dans de nouveaux projet d’envergures, tels que les projets CTI, en tant que partenaire de recherche et la participation à des projets européens ou nous pouvons aisément nous profiler en tant que partenaire privilégié, avec nos 30 ans d’expérience dans l’utilisation et le développement de solutions innovantes dans le domaine de l’ergonomie et du handicap. Grâce à votre soutien et dons, nous pouvons mener à bien nos objectifs ambitieux.

2013

« Le meilleur moyen pour prédire le futur est de l’inventer. » (Alan Kay) Fort de cette idée, notre département recherche et développement, le FSTLab (ww.fstlab.ch), a entrepris différents projets d’envergure plus ou moins ambitieux, toujours proches du terrain et des personnes dans le besoin. Notre équipe de développement s’est vue renforcée par l’apport de jeunes et dynamiques développeurs, informaticiens et électroniciens : Arnaud Geiser, Nicolas Frick, Maxime Nicolet, Alex Bulle, Django Brachetto et Lucas Wenger. Ils ont permis de faire grandement avancer différents projets, comme par exemple :

JAMES4, la prochaine génération de télécommande universelle, adaptée pour le domaine du handicap, par la réalisation de circuits électroniques dédiés ainsi que d’applications sms, téléphone, contacts, etc. spécialement repensées pour une accessibilité accrue. De surcroît, il a été mis en place une plate-forme web sécurisée SSL, permettant de gérer à distance des restaurations et sauvegardes ainsi que des mises à jour de ce système mobile. Sound Switch Interface (SSI), périphérique permettant le contrôle d’un ou deux contacteurs par la voix, ainsi que Computer Wheelchair Interface (CWI) avec lequel le pilotage d’un fauteuil roulant par les yeux devient possible, ont été certifiés CE et distribués dans plusieurs pays d’Europe. B-Key Hardware, est une nouvelle alternative à la version logicielle. Ce périphérique interface permet d’enrichir un clavier classique USB par les fonctionnalités B-Key, fournissant aux mono-manuels la possibilité d’effectuer une saisie dactylographique aisée, à 5 doigts. DualSwitch, est un nouveau développement, qui permet à un utilisateur de contrôler deux appareils adaptés à l’aide d’un unique contacteur, par un système de bascule, activé par une pression prolongée dudit contacteur. Phonoscribe, en cours de développement, a pour ambition de permettre une saisie dactylographique phonétique, puis après traitement manuel ou automatique, d’en restituer un texte clair, orthographiquement et grammaticalement correct. Ce logiciel s’adresse tout particulièrement aux dyslexiques. MusicSwitch, en cours de développement, est une interface mobile adaptée, sans fil, pouvant recevoir jusqu’à six contacteurs, qui permettront de piloter toutes les fonctions audio d’un système multimédia mobile (iPod, iPhone, iPad, Smartphones Android, Windows Phone, etc.). La Commission fédérale pour la Technologie et l’innovation (CTI) nous a fourni une subvention pour le projet Fall Detection Device (F2D) ayant pour objectif la réalisation d’un détecteur de chute innovant, basé sur une montre connectée (Smartwatch). Elle permettra de détecter des chutes brutales, molles, et de surveiller en permanence l’état de santé, les habitudes et attitudes de l’utilisateur. Ce projet s’adresse principalement aux personnes âgées, plus particulièrement à celles atteintes de démences. F2D se réalisera en collaboration avec l’université de Genève, Faculté des sciences économiques et sociales, Institut de science des services. Nous nous réjouissons de vous en parler plus concrètement prochainement.

Au point de vue structurel, le FSTLab persiste et progresse dans la mise en place d’une organisation orientée qualité, proactive, avec des petites équipes de développement semi-autonomes ainsi qu’une gestion de projet AGILE, avec des itérations courtes et régulières. Nous sommes persuadés que ces approches sont les garantes de l’optimisation de nos ressources et de la réussite de nos projets.

« Seuls les poissons morts suivent le courant » Ce dicton alsacien illustre bien notre état d’esprit, toujours ouvert et critique face aux nouvelles technologies et idées, souvent â contre-courant, l’innovation est notre passion. Cependant, toute notre bonne volonté ne remplacera pas vos généreux dons qui nous permettent d’aller de l’avant dans la réalisation de ces projets innovants. Un merci tout particulier â vous, nos contributeurs, pour votre engagement, pour le soutien à notre cause qui consiste en la réalisation d’outils technologiques destinés au domaine du handicap, permettant l’amélioration de l’autonomie des individus qui en ont vraiment besoin.

2014

Grace à l’apport de généreux donateurs, nous avons pu finaliser, continuer et lancer de nouveaux projets. En effet, le système « DualSwitch », permettant de piloter deux appareils à l’aide d’un seul contacteur, ainsi que «MusicSwitch», télécommande multimédia Bluetooth adaptée aux personnes en situation de handicap, ont pu être achevés, avec l’aide de Maxime Nicolet, ingénieur en génie électrique.

« Pictobar », le successeur du célèbre lecteur de codes-barres parlants « B.A.Bar » a vu le jour. Ce système permet, comme son prédécesseur, la reconnaissance de codes-barres. Il permet en plus d’identifier des QR-Codes ou code-barres 2D, des pictogrammes et des images. Il est en mesure de leur associer différentes actions : lancer la lecture d’un message préenregistré, prononcer un texte par l’intermédiaire d’une synthèse vocale, afficher une image et/ou lancer la lecture d’une vidéo. Son utilisation peut se révéler utile pour les enfants autistes, les personnes dysphasiques ou toute personne confrontée à des troubles du langage. Ce projet a pu être réalisé grâce au travail de Gaël Sieber, Ingénieur en systèmes embarqués, et David Kühner, ingénieur en développement logiciel et multimédia.

La suite du développement de James4, télécommande universelle infrarouge et Z-Wave, accessible par balayage, en tactile ou par commande vocale, a pu être assurée par plusieurs ingénieurs en informatique et électronique : Alex Bulla, Arnaud Geiser, Maël Vallat, Nicolas Frick, Cédric Schmutz et Mohammed Triki. Plusieurs prototypes ont été réalisés, et le produit devrait pouvoir être commercialisé courant 2015.

Nous avons obtenu un soutien de la Confédération suisse pour un projet CTI : « F2D » (Fall Detection Device), portant sur la détection de chute. L’idée innovante de ce projet est de collecter, en temps réel, les données des capteurs d’une montre connectée, fonctionnant avec le système d’exploitation Android, de les exploiter pour détecter les chutes brutales, molles, contextuelles, mais aussi pouvoir déterminer, à l’aide d’un journal d’activité, les facteurs favorisant les chutes dans le but de pouvoir les réduire. Ce projet est réalisé en collaboration avec l’Université de Genève et le développement assuré par Maxime Nicolet, Gaël Sieber et Mohammed Triki.

Nous nous réjouissons des futurs challenges à relever, et espérons pouvoir rester le garant du pont entre la technologie actuelle et l’accessibilité aux personnes en situation de handicap, pour assurer leur autonomie. Nous voudrions remercier tous les contributeurs, sans qui ces innovations n’auraient jamais pu voir le jour. Nous vous encourageons à continuer de soutenir notre cause et vous tenir informés de l’évolution de nos projets, en consultant le site internet de notre FSTLab : www.fstlab.ch. Pour terminer, Albert Einstein disait : « Si tu fais toujours ce que tu as l’habitude de faire, tu récolteras ce que tu as toujours récolté ». Par vos dons, vous nous permettez de sortir des sentiers battus, pour développer de nouveaux outils, pour des personnes qui en ont vraiment besoin. Un grand merci à vous tous !

2015

Son nom est James … JAMES4 ! Après plusieurs années de développement, le successeur de JAMES// a vu le jour. Pour rappel, cet outil innovant, développé par la FST il y a plus de 20 ans, était la toute première télécommande universelle infrarouge au monde ! JAMES est très rapidement devenu le compagnon indispensable de toutes les personnes à mobilité réduite, pour leur fournir une assistance au sein de leur habitat, mais aussi à l’extérieur du domicile dans d’autres environnements adaptés. JAMES4 reprend toutes les fonctionnalités de son petit frère, tout en bénéficiant des meilleures technologies du moment. Avec JAMES4, il est désormais possible de passer des appels téléphoniques mobiles, envoyer des sms, des e-mails et même, pour certains utilisateurs, d’accéder à des applications classiques du « Google Play ». Comme un smartphone classique, nous direz-vous ? Oui … mais JAMES4 est un outil spécialement dédié au domaine du handicap, il permet donc une accessibilité accrue avec ses diff érents modes : par balayage, via un simple ou double contacteur, par le joystick Bluetooth d’un fauteuil roulant, par la voix, et classiquement en mode tactile. De plus, comme son prédécesseur, il est en mesure d’apprendre et de restituer diff érents codes infrarouges, mais est désormais aussi capable de gérer d’autres standards de la maison intelligente et de l’immotique, comme par exemple le Z-Wave et le KNX. En plus de ses composants électroniques, JAMES4 est accompagné de JAMES4_apps, qui permettent aux utilisateurs les plus gravement touchés d’utiliser la majorité de ses fonctions avec un seul contacteur, soit un seul micro-mouvement volontaire. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet sur le site dédié : www.james4.ch .

Pictobar devait remplacer le célèbre B.A.Bar, appareil dédié permettant de scanner et de restituer un message vocal associé. Pictobar app est désormais en mesure d’apprendre des codes-barres une dimension, deux dimensions, mais aussi des images, et d’en restituer soit un message enregistré, un message prononcé par une synthèse vocale, une image et/ou vidéo. Pictobar est disponible depuis fin 2015 sur le «Google Play».

EMMA.f2d, projet CTI de détection de chute, soutenu par la Confédération, s’est terminé. La réalisation d’un prototype est en cours de finalisation. Des collaborations sont envisagées avec des partenaires industriels pour sa commercialisation, si les résultats sont satisfaisants.

Accessible à l’adresse www.cartablenumerique.ch, le cartable numérique permet d’accéder à une large bibliothèque d’ouvrages scolaires numérisés, permettant aux « Dys » (dyslexiques, dysgraphiques, dysorthographiques, etc.) et aux autres élèves en situation de handicaps physiques sévères d’accéder aux ouvrages scolaires et de les modifi er numériquement (ex. exercices, fiches à trous, etc.). Le but étant de maintenir ces élèves dans un cursus scolaire classique le plus longtemps possible. Le cartable numérique s’est doté, courant 2015, d’un nouveau site internet, et s’est enrichi de nouvelles rubriques de conseils, bonnes pratiques, téléchargements, etc.

Le site internet de notre département R&D, le FSTLab, www.fstlab.ch, est sans cesse actualisé avec les informations les plus récentes possibles. N’hésitez donc pas à le consulter régulièrement et à devenir membre de notre communauté, via le réseau social Facebook, avec le mot clé « FSTLab ». Nous aimerions remercier nos ingénieurs chercheurs, civilistes et stagiaires : Cédric Schmutz, Célin Chassot, Cyriaque Skrapits, Dejan Jovanic, Gaël Sieber, Mohamed Triki, Nedjmeddin Boudrama, Randa Naddaf, Rayan Aebi, Romain Edelmann et Steve Ferry. Sans eux, nous n’aurions pas pu abattre autant de travail et réaliser ces projets dans des délais aussi courts.

Durant l’année 2015, un effort tout particulier s’est porté sur les collaborations avec les grandes écoles, avec lesquelles nous avons l’intention d’intensifier nos relations pour pouvoir, dans les meilleurs délais, fournir aux personnes qui en ont besoin les technologies les plus avancées. Dans cette idée, nous allons prochainement lancer une recherche de fonds auprès de donateurs, pour financer des postes d’ingénieurs, pour asseoir la position de la FST en tant que leader dans la création, l’adaptation et la mise à disposition d’outils technologiques au service des personnes en situation de handicap. Un acte philanthropique, créateur d’emploi, pour des projets centrés sur la personne en perte d’autonomie. Un grand merci aux donateurs ! Grâce à vous, nous pouvons plus sereinement entrevoir l’avenir, que nous imaginons placé sous les signes d’espoir et d’autonomie. Comme le disait Victor Hugo : « Oser ; le progrès est à ce prix » … durant les prochaines semaines, mois et années, nous avons l’intention d’oser un maximum de projets, que nous espérons couronnés de succès !

2016

La Fondation Suisse pour les Téléthèses (FST) et Active Communication AG ont fusionné fin décembre 2016 pour assurer la mise à disposition des moyens auxiliaires électroniques aux personnes en situation de handicap. Une réorganisation sécurise la mise en place de moyens auxiliaires auprès des personnes en situation de handicap.

2018

Le 1er janvier 2018, les activités de conseil et de Ra&D sont scindées et reprises, respectivement par la société « Active Communication SA » et le nouveau « Centre d’Innovation pour les Technologies d’Assistance » (IAT), dépendant de la Fondation Suisse pour Paraplégiques.

2020

Courant 2020, tous les projets et archives de projets, sont repris au sein de l’Association Jean-Claude Gabus, qui se donne pour mission de porter, soutenir et encourager les projets technologiques en lien avec le handicap.